À force d’entendre certains donneurs de leçons s’indigner bruyamment, on finirait presque par oublier leur propre rôle dans le désastre national. C’est le cas de Corvington Jean, cet “opportuniste” qui, derrière l’apparente direction du FNE par la directrice, orchestre en réalité tout depuis les coulisses, agissant comme un « grand boss ». Tout cela au profit du parti politique Métronome, transformant une institution censée soutenir l’éducation en Haïti en une machine politique aux couleurs de ce même mouvement.
Pendant que le pays s’effondre, on le voit actuellement rouler fièrement dans les voitures de service flambant neuves du FNE, engloutir des frais de fonctionnement colossaux, distribuer des contrats à la volée et profiter de privilèges extravagants — autant de dépenses étourdissantes, bien loin de l’austérité que commande la situation du pays. Et ce n’est pas tout : pendant que certains se battent pour survivre, lui et ses alliés profitent de l’argent public pour se livrer à des pratiques indécentes.
Quant aux résultats concrets ? Aucun projet structurant, aucun vrai programme éducatif. Juste du bruit médiatique, des campagnes d’auto-promotion, et une gestion calamiteuse maquillées sous une fausse promesse de changement. Ironie suprême : c’est aujourd’hui ce même Corvington qui se pose en tribun du peuple, dénonçant à grand renfort de discours l’échec du CPT, comme s’il n’était pas lui-même l’un des artisans du chaos institutionnel actuel.
Il faut dire que la stratégie est connue : faire oublier ses propres naufrages en criant plus fort que les autres. Mais la mémoire des Haïtiens n’est pas aussi courte qu’il l’espère. Ils voient bien qui profite du système pendant qu’eux croulent sous les décombres.
Finalement, que reste-t-il de ces grands appels à la rupture et à l’éthique ? Rien d’autre qu’un triste spectacle où l’ancien fossoyeur vient jouer les sauveurs.
Quand ceux qui ont vidé la maison viennent pleurer sur ses ruines, c’est que vraiment, le cynisme est roi en Haïti.