La mort du souverain pontife survenue le 21 avril 2025 marque un tournant dans l’histoire du Vatican. En effet, c’est la première fois depuis 2005 qu’un pape décède sur le trône de saint Pierre. Le pontificat du pape François a été marqué par d’importantes réformes de la Curie romaine, ainsi que par des actions concrètes sur des questions sociétales majeures telles que l’immigration clandestine, la pauvreté dans le monde et la transformation interne de l’Église elle-même.
Premier pape issu d’Amérique latine plus précisément de la Pampa argentine François a représenté, pour les partisans de la théologie de la libération, une véritable victoire. Son magistère s’est distingué par une simplicité remarquable, autant dans sa manière de gouverner que dans sa proximité avec les plus démuni.
La disparition du pape François ouvre désormais la voie à un conclave particulièrement attendu. Les cardinaux électeurs, venus des quatre coins du monde, se réuniront dans la chapelle Sixtine afin d’élire celui qui portera l’Église catholique dans une nouvelle ère. Ce scrutin s’annonce déterminant, tant les défis sont nombreux : poursuite des réformes internes, crise des vocations, dialogue interreligieux et réponse aux grandes questions éthiques contemporaines. L’Église devra choisir entre la continuité avec le pontificat de François ou un tournant plus conservateur.
Au sein de l’Église catholique, plusieurs courants de pensée traversent les portes feutrées de la Curie romaine. D’un côté, les traditionalistes estiment que l’Église doit revenir à ses fondements : la primauté de la foi, le célibat des prêtres et le refus de bénir les couples homosexuels. Ce courant est notamment incarné par le cardinal guinéen Robert Sarah, figure emblématique du conservatisme ecclésial. Opposé avec fermeté à toute bénédiction d’union homosexuelle, le cardinal Sarah affirme que « l’Afrique, en tant que continent, ne peut accepter cela dans ses traditions et ses valeurs culturelles ». Son éventuelle élection au trône de saint Pierre serait historique : il deviendrait le premier pape africain de l’époque moderne.
Face à cette vision, les réformistes défendent l’idée d’une Église plus ouverte et en phase avec les réalités contemporaines. Ils souhaitent poursuivre les réformes engagées par le pape François, notamment face aux défis liés aux scandales financiers, aux affaires de pédophilie et aux mutations sociales mondiales. Ce courant est porté par le cardinal Luis Antonio Tagle, venu des Philippines, proche du pape François et fervent défenseur d’une Église humble, accueillante et missionnaire.
L’élection du prochain souverain pontife constitue un tournant décisif pour l’avenir de l’Église catholique contemporaine. Elle déterminera les grandes orientations spirituelles, doctrinales et pastorales de l’institution pour les décennies à venir, entre tradition et renouveau.
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