PNUD – CEP : Plus de 262 millions de gourdes gaspillés dans une opération électorale fictive

Alors que le référendum a échoué et qu’aucune élection n’est en vue, le PNUD prévoit de débloquer près de 2 millions de dollars américains pour une mission qualifiée de mascarade.

Un nouveau scandale financier secoue le processus électoral haïtien. D’après des informations obtenues par Global Info, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), gestionnaire officiel du budget électoral du Conseil Électoral Provisoire (CEP), s’apprête à débloquer plus de 262 millions de gourdes, soit environ 1,970,000 dollars américains, pour une prétendue opération d’évaluation des centres de vote dans les dix départements du pays.

Selon un document confidentiel, cette enveloppe servira à financer :
– 750 000 gourdes de perdiem pour chacune des 350 personnes mobilisées, sur 31 jours,
– La location de 70 véhicules,
– Des frais logistiques divers, non détaillés.

Le plus troublant dans cette affaire : il n’y a ni référendum, ni élection à l’horizon.

Le processus référendaire a échoué. Les élections, sans calendrier officiel, demeurent une promesse vide. Pourtant, des centaines de millions de gourdes d’argent public vont être versés, via le PNUD, dans une mission qui n’a ni légitimité ni objectif clair.

Des soupçons de fraude planifiée

Au-delà du gaspillage, ce dossier révèle des éléments troublants. Des techniciens internes du PNUD ont identifié plusieurs bénéficiaires non qualifiés dans les listes soumises. Des personnes non formées, sans compétences avérées, ont été enrôlées dans cette opération.

Plus grave encore, certains des participants, contactés par le PNUD lui-même, ont confirmé leur ignorance totale des modalités de la mission. D’autres ont dénoncé une manœuvre montée de toutes pièces, suggérant une mascarade administrative organisée pour détourner les fonds disponibles sous le couvert d’une fausse évaluation électorale.

Depuis 2016 : le Basket Fund à sec, mais l’État continue à payer

Depuis bientôt neuf ans, les partenaires internationaux se sont totalement retirés du processus électoral haïtien, en raison du manque de transparence, d’efficacité et de crédibilité. Le Basket Fund, ce fonds commun dédié au financement des élections, est désormais vide. Aucun pays donateur ne veut plus s’associer à ce système électoral jugé corrompu.

Seul l’État haïtien continue à y injecter des fonds, au détriment des priorités urgentes comme la sécurité, l’éducation, la santé ou le soutien aux déplacés.

Une dépense indéfendable

Dans un pays où la population est au bord de l’effondrement humanitaire, où les hôpitaux ferment, où les enfants ne mangent pas à leur faim, dépenser près de deux millions de dollars dans une opération électorale fantôme est non seulement choquant, mais criminel.

Ce scandale, s’il est confirmé et exécuté comme prévu, représente une gifle à la dignité nationale, un acte de mépris envers un peuple déjà brisé par la misère et la violence.

Haïti ne peut plus se permettre ce type de gaspillage.

Il est temps d’exiger des comptes, de refuser la banalisation de la corruption sous le prétexte de “coopération technique”, et de replacer l’État au service des citoyens – et non des arrangements opaques entre institutions internationales et autorités locales en déroute.

Au final, c’est toujours le peuple qui paie.
Avec ses impôts.
Avec sa dignité.
Et parfois… avec son sang.

Rédaction : Global Info

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