Dans les pages tumultueuses de l’histoire mondiale, rares sont les figures aussi marquantes, aussi audacieuses et aussi fondamentales que Jean-Jacques Dessalines, père fondateur de la première République noire indépendante : Haïti. Issu des fers de l’esclavage, formé dans les douleurs de la servitude, Dessalines s’est forgé dans le feu de la révolte, devenant le symbole de la lutte contre l’oppression coloniale et impérialiste.
Une vie forgée dans la révolte
Né le 20 septembre 1758 sur l’habitation Cormier à Grande-Rivière-du-Nord, Jean-Jacques Dessalines fut vendu très jeune comme esclave. Sa vie d’asservissement sur les plantations du Nord allait façonner en lui une haine indélébile du système colonial. Rebelle dans l’âme, son caractère combatif et son instinct de stratège émergent très tôt. À la faveur de l’insurrection de 1791 menée par Boukmann DUTTY, Dessalines rejoint les rangs des insurgés noirs, où il gravit rapidement les échelons.
L’ascension militaire et la fidélité au rêve de liberté
Aux côtés de Toussaint Louverture, il développe une redoutable expertise militaire. Courageux, discipliné, impitoyable au besoin, il devient un commandant incontournable de l’armée indigène. Après l’arrestation de Toussaint en 1802, Dessalines prend le relais avec une détermination implacable. Il restructure l’armée, fédère les forces, mène des batailles décisives, et refuse toute forme de compromis avec le régime français.
Le 1er janvier 1804, après avoir écrasé les troupes de Napoléon, c’est lui qui proclame l’indépendance d’Haïti aux Gonaïves, dans un acte de rupture totale avec l’ordre esclavagiste mondial.
Dessalines, père de l’indépendance et visionnaire social
Si Dessalines est salué pour sa victoire militaire, son projet de société mérite aussi une attention particulière. En effet, son gouvernement — bien que court (1804-1806) — jette les bases d’une politique qui peut être perçue comme une préfiguration du socialisme noir. Il confisque les terres des colons français et les redistribue aux anciens soldats noirs, abolissant toute forme de propriété étrangère. Il défend la souveraineté économique, l’égalité entre anciens esclaves, et milite pour un développement autochtone, libéré de toute influence coloniale. À travers ces mots cités avec effervescence il a tout fait savoir sa vision de société : “Prenez garde à vous, nègres et mulâtres, vous avez tous combattu contre les Blancs; les biens que nous avons tous acquis en versant notre sang appartiennent à nous ; j’entends qu’ils soient partagés avec équité.”
Un modèle pour les opprimés du monde entier
Jean-Jacques Dessalines n’est pas seulement le héros d’une révolution victorieuse ; il est l’un des premiers leaders de l’histoire contemporaine à avoir établi une République noire, fondée par d’anciens esclaves, gouvernée par lfes principes de dignité humaine, de justice et de souveraineté. Son héritage dépasse Haïti. Il est un symbole universel de résistance, aux côtés de figures comme Che Guevara ou Thomas Sankara.
Jean Jacques DESSALINES à travers les âges a marqué et continue de marquer l’âme haïtienne, comme il l’a si bien dit : “Que m’importe le jugement de la postérité, pourvu que je sauve mon pays.”
Wilderson THEODATE
theorickoh@gmail.com