Alors que le spectre du choléra continue de planer sur Haïti, le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme. Dans un rapport publié par la Direction Sanitaire de l’Ouest (DSO), couvrant la période du 13 au 22 avril 2025, les autorités sanitaires recensent 21 nouvelles admissions de cas suspects dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, répartis sur cinq centres de traitement spécialisés.
Des centres en tension, d’autres en alerte
Le rapport met en lumière une pression variable selon les communes. À Tabarre, l’Hôpital Saint Luc fait face à une situation critique : 8 des 10 lits réservés aux malades du choléra y étaient occupés au 22 avril, plaçant l’établissement presque à sa capacité maximale. Même constat à Croix-des-Bouquets, où le Centre Sainte Camille affichait 7 lits occupés sur 10 à la même date.
À l’inverse, certaines zones semblent temporairement épargnées. À Carrefour, aucun nouveau cas n’a été enregistré à l’Hôpital Raoul Pierre Louis durant la période. Toutefois, les autorités restent sur le qui-vive, redoutant une propagation soudaine. À Cité-Soleil, cinq cas suspects ont été recensés au Centre Hospitalier de Fontaine, mais seulement deux lits restaient occupés en fin de période. Quant au centre de Fond-Baptiste, à l’Arcahaie, il n’a enregistré qu’un seul cas, maintenant une large capacité disponible avec cinq lits encore inoccupés.
Des pics inquiétants et un recul fragile
L’analyse des taux d’occupation révèle une situation fluctuante mais préoccupante. Un pic significatif a été observé autour du 18 avril, avec un taux d’occupation des lits atteignant 79 %, avant de redescendre à 34 % le 22 avril. Cette baisse, bien que rassurante à première vue, est qualifiée de « temporaire » par les experts du MSPP, qui appellent à une vigilance constante, en particulier dans les zones les plus exposées.
Prévention, eau potable et mobilisation communautaire
Dans ce contexte, le MSPP insiste sur l’importance de maintenir et renforcer les efforts de prévention. L’accès à l’eau potable, l’assainissement des milieux de vie, la désinfection des zones à risque et la sensibilisation communautaire sont au cœur de la stratégie nationale de lutte contre la propagation du choléra. Les autorités encouragent également la population à signaler tout cas suspect et à respecter scrupuleusement les consignes d’hygiène.
« Une accalmie ne signifie pas la fin de l’épidémie », rappelle un responsable de la DSO. « Le relâchement des mesures peut provoquer une reprise brutale des cas. Nous devons rester mobilisés. »
#GlobalInfos