Ce 18 mai, jour de la fierté nationale, c’est la honte qui a triomphé dans le Nord. Fritz Jean, président d’un Conseil Présidentiel de Transition sans ancrage populaire, s’est présenté au Cap-Haïtien pour se faire acclamer. Il est reparti sous les huées, exposé, affaibli, ridiculisé. Mais au lieu de faire son autocritique, de reconnaître l’échec patent d’un pouvoir qui gouverne sans la confiance du peuple, Fritz Jean choisit la facilité : désigner un responsable.
Le bouc émissaire trouvé ? Me Marc M. Présumé, Délégué départemental du Nord. Il est devenu cible politique pour avoir, selon les accusations du président manqué à son devoir de “mise en scène de l’adhésion”. Pire encore : l’affaire prend des allures de farce tragique. Plus de 400 millions de gourdes ont été débloqués pour “mobiliser” des foules, des militants, des figurants, censés applaudir sur commande. Ce n’est donc pas la ferveur populaire qu’on recherchait, mais un théâtre de propagande.
Or, ces mêmes militants ont retourné leur veste en pleine cérémonie, dénonçant par leurs cris une transition qui n’a rien de légitime. La révocation de Me Présumé ne serait donc qu’un écran de fumée. Car le vrai problème, ce n’est pas un Délégué.
C’est une gouvernance qui ne repose ni sur des urnes, ni sur une vision, ni sur la confiance. C’est un Conseil Presidentiel de Transition qui pense que le peuple est un décor, qu’il suffit de payer pour faire croire. #GlobalInfos
Haïti : le coordonnateur du CPT Fritz Alphonse Jean exige la tête du Délégué du Nord Marc M. Présume après le fiasco du 18 mai.
