Un an après l’installation du Conseil Présidentiel de Transition, Haïti n’est plus qu’un cimetière à ciel ouvert. Un an de promesses creuses, d’espoirs trahis, de souffrances amplifiées.
En douze mois, ceux qui se présentaient comme des sauveurs se sont révélés être les fossoyeurs de la nation. Sous leur règne, les rues de nos villes sont devenues des champs de cadavres. Les enfants fuient, les mères pleurent, les familles disparaissent. Pendant que le peuple meurt, eux voyagent, festoient et marchandent notre avenir.
Ils vendent les ambassades comme des friandises, trafiquent les postes publics comme on trafique des armes. Ils s’engraissent, pendant que le citoyen vend son âme pour un peu de riz. Chaque décision prise par ce Conseil est une insulte à la dignité du peuple haïtien, un coup de poignard dans le dos de ceux qui n’avaient plus que l’espoir pour survivre.
Ils vivent dans des hôtels, nous survivons dans des ruines.
Ils signent des contrats, nous signons nos certificats de décès.
Ils mentent, volent, trahissent. Ils trahissent Haïti.
Et ils s’accrochent au pouvoir, comme des vautours autour d’un cadavre encore tiède. Mais ce cadavre, c’est notre patrie, Haïti. Et c’est eux qui l’ont mise en terre.
Le peuple n’est pas dupe. Il voit, il endure, il attend.
L’heure des comptes sonnera. Elle est inévitable.
Ce jour-là, il ne restera rien de leurs titres usurpés, de leurs promesses décomposées.
Aujourd’hui, ils règnent sur nos tombes.
Demain, ils devront répondre aux vivants.
