L’île de la  Gonâve menacée : quand la criminalité haïtienne dépasse les frontières.

- Uncategorized - December 11, 2025

L’inculpation de deux résidents du Texas pour un complot présumé visant à envahir l’île de la Gonâve dépasse le simple fait divers judiciaire : elle révèle l’ampleur, la complexité et surtout la dimension transnationale de la crise sécuritaire haïtienne. À travers leur communiqué, les États-Unis cherchent à envoyer un message clair : les menaces criminelles liées à Haïti ne se limitent plus à ses frontières.

Un dossier qui expose la vulnérabilité d’Haïti sur la scène internationale

Le projet criminel ayant motivé les inculpations souligne la fragilité de l’État haïtien, dont certaines zones apparaissent suffisamment vulnérables pour attirer des groupes armés ou des individus cherchant à exploiter le vide sécuritaire. L’île de la Gonâve, souvent marginalisée dans les stratégies nationales, semble devenir, aux yeux d’acteurs criminels, un territoire accessible et peu protégé.

Cette tentative présumée d’ingérence violente illustre aussi la manière dont la déstabilisation interne d’Haïti peut devenir un prétexte ou une opportunité pour des acteurs étrangers aux motivations diverses — politiques, économiques ou criminelles.

La réponse américaine : au-delà d’un geste judiciaire, un positionnement stratégique

En insistant sur sa volonté de protéger les communautés vulnérables « tant aux États-Unis qu’à l’étranger », Washington cherche à démontrer que le dossier haïtien n’est plus perçu comme une crise isolée mais comme un enjeu de sécurité régionale.

Cette posture s’inscrit dans la continuité de la politique américaine de lutte contre les réseaux criminels, les trafics d’armes et les complots étrangers susceptibles d’alimenter l’instabilité dans la Caraïbe.

L’annonce intervient également dans un contexte où les États-Unis cherchent à renforcer leur partenariat sécuritaire avec les institutions haïtiennes, alors même que la Police nationale d’Haïti reste débordée et que la Mission multinationale de sécurité peine à se déployer entièrement.

Un signal destiné aux groupes criminels… et aux acteurs politiques

Le communiqué envoie deux messages :

                  1.              Aux groupes criminels opérant en Haïti ou en lien avec Haïti à l’étranger : Washington n’hésitera pas à poursuivre quiconque s’engage dans des activités susceptibles d’aggraver l’instabilité du pays.

                  2.              Aux acteurs politiques haïtiens : la communauté internationale, particulièrement les États-Unis, garde les yeux rivés sur toute initiative risquant d’alimenter la violence ou de détourner les institutions.

En d’autres termes, ce dossier renforce l’idée que la crise haïtienne est désormais un enjeu de sécurité internationale, où les États-Unis entendent jouer un rôle actif.

Haïti, au centre d’un bras de fer sécuritaire régional

Les implications de cette affaire vont bien au-delà du cas de la Gonâve. Elles mettent en lumière une vérité souvent occultée : la criminalité liée à Haïti circule à travers les frontières, les diasporas et les marchés illicites.

Armes, munitions, financement, logistique : une grande partie des réseaux qui alimentent la violence actuelle en Haïti dispose de ramifications directes aux États-Unis.

L’inculpation du Texas n’est donc probablement qu’un volet visible d’un phénomène beaucoup plus vaste.

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